"Il y a longtemps déjà, c’était en 2002, diplômé de Vatel Paris en 2000, je quitte la capitale française pour l’Asie. C’est le début d’un parcours où je vais travailler dans six pays : au Cambodge, au Laos, à Bali, en Thaïlande, notamment pour le Groupe Orient-Express en tant que Directeur Général. À l’époque, je suis un peu jeune, un peu fou. Mon rôle – et celui de la task force qui m’accompagne souvent d’un établissement à l’autre et sans laquelle je ne peux rien faire – est de redynamiser des hôtels réputés, souvent des resorts. La passion m’anime, comme c’est toujours le cas aujourd’hui. Si l’on n’est pas passionné à 100 % par ce qu’on entreprend, inutile de poursuivre.
L’Asie et ses resorts me comblent au-delà de toute espérance. Puis un jour, alors que j’avais expérimenté l’hôtellerie d’affaires en Chine, mon épouse et mes trois enfants me poussent à reprendre la route.
À Maurice, j’ai un coup de cœur en rencontrant l’hôtel idéal : le site, le personnel, la taille...
Je considère Maurice comme l’une des capitales mondiales de l’excellence hôtelière. L’infrastructure, accompagnée d’une action publique forte, est là. Et surtout, il y a les Mauriciens, avec leur sens inné de l’hospitalité.
Des clients souvent exigeants, ce qui est tout à fait légitime. S’il arrive occasionnellement que l’un d’eux exprime un mécontentement, je vois les équipiers concernés par ce reproche affectés. Il faut donc les aider, certes à retrouver le niveau d’excellence attendu par le client, mais aussi à ne pas être personnellement ébranlés, à replacer cette critique dans son contexte professionnel. Je veux qu’au sein de LUX* Le Morne, les équipiers aient aussi le sentiment de “célébrer leur propre vie”.
Enfin, à nous, décideurs dans l’hôtellerie et la restauration, de donner leurs lettres de noblesse à nos métiers pour faire la différence. De cette Île Maurice où le tourisme est autant un art de vivre qu’une ressource essentielle, j’observe le monde et l’Europe d’où je viens. L’image de nos métiers doit être repensée. Ce ne sont pas des “petits boulots” pour étudiants mais des métiers d’experts et de passion.
Face au risque de crise des vocations dans l’hôtellerie, Vatel apporte sans aucun doute un remède très efficace. L’école contribue à redorer l’image de l’hôtellerie auprès des jeunes, avec le succès qu’on lui connaît. À l’Île Maurice, par exemple, l’impact de la superbe école Vatel sur l’image de nos métiers est tout à fait exceptionnel.
Mais chacun doit prendre sa part : écoles, décideurs, gouvernements, associations professionnelles. Nous sommes tous responsables de notre avenir.”